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alexandra part au tibet
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6 juillet 2007

Paroles paroles paroles

Ai été réquisitionnée pour co-animer une séance de brainstorming (nom un peu pompeux pour signifier qu’on a fait assoir autour d’une table une vingtaine de personnes censées travailler sur un même sujet - se prévalant pourtant d’intérêts différents - pour pondre quelques idées de produits). Palpitant au galop à mesure que la table se remplit : 20 personnes, bien droites devant leur micro ou leur bloc-notes avec dans le regard un je-ne-sais-quoi de « j’espère que tu ne m’as fait déplacer pour rien » qui rehausse la barre d’exigence d’un demi-cran. Je prends la parole la première pour la présentation du contexte et ce qui est attendu de la séance (qui doit durer 3 h rien que ça), voix hésitante, trou de vocabulaire, mains tremblantes, je me trouve assez désastreuse et en plus c’est la première fois que je me livre à un tel exercice devant ma chef. Je dois vous dire qu’il n’y a pas plus coincée que moi lorsqu’il s’agit d’intervenir en réunion a fortiori lorsqu’il faut la mener. Il faut rebondir, faire de l’humour quand c’est nécessaire, recadrer les contestataires ou les défaitistes, motiver les timides, stimuler les productifs, ramener dans le droit chemin les brebis qui digressent …le tout avec une attitude dynamique or je ne sais pas pour quelle raison je ne parviens pas à prendre spontanément la parole dans un groupe (surtout si je ne connais pas la plupart des participants et/ou peu le sujet). Soit je prépare mon intervention dans ma tête en la secouant comme un cocktail dans un shaker si bien que lorsque mon pauvre cerveau ramolli par le stress parvient à activer la zone de la parole, le sujet est passé. Ou bien lorsque laborieusement j’y parviens dans les temps, je livre ma pensée avec une telle précipitation (genre excusez-moi d’intervenir) que mon propos est systématiquement affaibli. Je me suis souvent fustigée pour cette incapacité à s’imposerr. L’âge venant et avec lui une certaine indulgence, je me dis maintenant que simplement je ne suis pas faite pour ce genre d’exercice (pas faite pour le monde de l’entreprise en fait). C’est tout à fait fâcheux car dans nos entreprises modernes imbibées de désir de communication ce ne sont pas tant ce les réalisations qui comptent que la manière dont on les présente. Il vaut mieux être un tchatcheur qu’un travailleur de fond !

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